La paralysie du sommeil est un trouble du sommeil, ou plus précisément une parasomnie qui se caractérise par le fait que le sujet, sur le point de s’endormir (paralysie hypnagogique) ou de s’éveiller (paralysie hypnopompique) mais tout à fait conscient, se trouve dans l’incapacité d’effectuer tout mouvement volontaire.
À cette sensation d’immobilisation sont couramment associées des hallucinations auditives, kinesthésiques ou visuelles ainsi que des impressions d’oppression, de suffocation, de présence maléfique et de mort imminente. Le sujet, dans l’impossibilité d’articuler les sons et de prévenir l’entourage, éprouve le plus souvent un sentiment d’anxiété et de frayeur.
La paralysie du sommeil est mentionnée dans les traités médicaux depuis l’Antiquité. Son caractère étrange et déconcertant a été à l’origine, au cours des âges et à travers les diverses cultures, de nombreuses superstitions et thèmes mythologiques ou fantastiques.
Des chercheurs de Pensylvanie ont combiné les données de 35 études impliquant plus de 35 000 personnes, pour déterminer la fréquence de ce trouble.
Environ 8% de la population générale aurait déjà vécu un épisode de paralysie du sommeil au moins une fois dans leur vie. La fréquence va d’une fois au cours de la vie à tous les jours. Les personnes non caucasiennes (non blanches) sont plus nombreuses à avoir vécu de tels épisodes.
Près de 32 % des personnes ayant reçu divers diagnostics psychiatriques (notamment de stress post-traumatique) avaient déjà vécu un tel épisode. C’était notamment le cas de 35% des personnes vivant des attaques de panique.
Les chercheurs ont identifiés trois types d’hallucinations se produisant durant la paralysie du sommeil: la présence d’un intrus, une pression sur la poitrine parfois accompagnée d’une agression physique ou sexuelle et la lévitation ou l’expérience de sortie de corps.
La peur en dormant
Pour différencier la paralysie du sommeil normal et le trouble, on peut se référer au trouble du sommeil comme étant l’éveil pendant la paralysie du sommeil.
Il semblerait que les sensations effrayantes, les hallucinations qu’expérimentent les personnes victimes d’une paralysie du sommeil ne viennent en fait que de leur état d’esprit. Le fait d’être paralysé provoque la panique et la panique déclenche des hallucinations.
Certaines hallucinations sont fréquentes : la peur, la sensation de » présence « , la sensation de pression, d’écrasement ou d’étouffement, le sentiment de danger.
Une patiente m’a raconté avoir ressenti une peur bleue pendant des nuits et des nuits : elle se réveillait en sursaut avec l’impression brutale que quelqu’un venait de s’asseoir au bord de son lit. Elle sentait physiquement le poids de la personne, sa présence. Terrorisée, elle ne pouvait absolument pas bouger, il lui était donc impossible d’allumer sa lampe de chevet. Puis ces épisodes ont brusquement cessé.
Des bruits bizarres
Il arrive aussi que l’on éprouve des hallucinations auditives (on entend une respiration, des bruits de pas, ou de voix, etc.). Cette situation ne présente aucun danger mais est vécu comme éprouvante par le dormeur.
Lorsque la personne est consciente de la paralysie se mettant en place, il la ressent comme s’installant progressivement. La sensation commence au niveau des pieds avec une impression de lourdeur, puis elle remonte au niveau des jambes. L’effet pourrait être décrit comme celui d’une couverture très lourde qui remonte progressivement. Ceci étant accompagné d’une forte angoisse. Le moment le plus pénible est lorsque la paralysie touche la poitrine et donc affecte la respiration.
Pour sortir d’une paralysie du sommeil, il suffit en général d’attendre, elle ne dure que quelques minutes. Il est également possible de se concentrer sur ses extrémités (moins affligées par la paralysie) pour les faire bouger, ou de changer le rythme de sa respiration.
A défaut de réussir à sortir d’une paralysie du sommeil, il faut accepter d’affronter sa peur, et comprendre qu’elle provient de l’intérieur.
La paralysie du sommeil normale
La paralysie normale du sommeil est due à des mécanismes dans le tronc cérébral, en particulier les neurones réticulaires, vestibulaires, et oculomoteurs, qui empêchent les mouvements corporels, bloquent l’influx sensoriel et caractérisent l’activité cérébrale pendant le sommeil paradoxal.
En effet, pendant le sommeil paradoxal, phase pendant laquelle le cerveau est particulièrement actif, l’activité des muscles est bloquée, à part les muscles de la respiration et des yeux. Cela empêche que l’on vive physiquement les rêves, ce qui peut s’avérer dangereux.
L’éveil pendant la paralysie du sommeil
On pense qu’environ 25% des gens expériment cet état au moins une fois dans leur vie.
La personne se croit réveillée, mais ne peut bouger. La conscience est à mi-chemin de l’état onirique et la paralysie crée un état de tension et de peur. C’est une sorte de semi-éveil.
La paralysie se produit toujours après un réveil du sommeil paradoxal, car les mécanismes d’inhibition des muscles ne sont pas levés au moment du réveil. Si l’on touche la personne ou si on l’appelle par son nom, le blocage est levé immédiatement. Mais même sans intervention extérieure, l’attaque de paralysie de sommeil se dissipe après quelques minutes.
Les causes possibles
On connaît peu de choses sur la physiologie du trouble de l’éveil pendant la paralysie du sommeil. Cependant, on pense qu’un bas niveau de mélatonine peut stopper le courant de dépolarisation des nerfs, ce qui empêche la stimulation des muscles.
Il semble que divers facteurs augmentent la probabilité de paralysie et d’hallucinations :- Dormir sur le dos ;
– Avoir des horaires de sommeil irréguliers, faire des siestes.
– Etre soumis à un stress important.
– Changer de style de vie ou d’environnement.
Les solutions
Pour prévenir ces troubles, il faut avoir une bonne hygiène de sommeil et se coucher à des heures régulières. Eviter également de s’endormir sur le dos. Et enfin, essayer de ne pas y penser.
A ne pas confondre
Avec le cauchemar, terme passé dans le langage courant pour désigner le mauvais rêve. La paralysie du sommeil génère des symptômes d’angoisse, de peurs, du même ordre que ceux des terreurs nocturnes (même sémiologie), mais il existe en plus des phénomènes hallucinatoires connexes non décrits dans les terreurs nocturnes (du fait de l’amnésie de ces dernières), ainsi que le souvenir de l’épisode de paralysie.
L’angoisse est une conséquence de la paralysie du sommeil, alors que les terreurs nocturnes sont des équivalents nocturnes d’une attaque de panique.
(Source principale : Information Hospitalière)