Les cynoglosses doivent leur nom à leurs feuilles, qui affectent plus ou moins la forme d’une langue de chien. La famille des borraginées, à laquelle appartiennent les cynoglosses, renferme un certain nombre d’autres plantes qui ont été désignées à l’aide d’une particularité analogue: les myosotis (ou oreille de rat), les buglosses (ou langue de bœuf), les lycopsis (ou face de loup), et les vipérines dont les graines ressemblent de fort loin à une tête de vipère.
La cynoglosse officinale est une plante annuelle ou bisannuelle qui dépasse rarement un mètre de hauteur. Ses feuilles sont recouvertes de poils sur les deux faces, ainsi que son calice. Les fleurs, qui s’épanouissent de mai à juillet, sont d’un rouge vineux ou violacé. Les tiges souterraines et les racines entrent dans la composition des fameuses pilules de cynoglosse, qui doivent leurs propriétés calmantes à l’opium qu’elles renferment.
La cynoglosse est préconisée en traitement des hémorroïdes et de la toux ainsi que la diarrhée. Ces feuilles sont utilisées pour enrayer les ulcères.
Aujourd’hui la plante est seulement utilisée en homéopathie. Autrefois la racine, astringente, était utilisée contre l’hémoptysie (expectoration de sang) et la diarrhée.
On lui attribuait aussi des vertus narcotiques, et ce sont elles qui étaient mises en application dans les fameuses « pilules de cynoglosse » (pharmacopée de Paris), préparation officinale où entraient la jusquiame, l’opium, la myrrhe, le safran et le sirop de miel. Elle était destinée à procurer le sommeil aux malades. Les grains sédatifs de Dumont étaient aussi des pilules de cynoglosse, mais on y incorporait du lactucarium à la place de l’opium.